Ameise – C. – II.1 Physiologus, Bestiarien

La fourmi figure dans le Physiologos gréco-chrétien et, par les traductions latines et vernaculaires, dans la majorité des bestiaires successifs. Trois propriétés sont retenues et moralisées dans les versions Y, A et B. 1. Quand elles vont en colonne, les fourmis tiennent chacune un grain en bouche et celles qui ne portent rien ne tentent pas de leur demander une part ni de la prendre; on y voit une leçon de prévoyance, à l’image des Vierges sages de la parabole évangélique. 2. Lorsqu’elles mettent le grain en réserve, les fourmis le fendent afin d’éviter qu’il ne germe par l’humidité; ainsi, il faut distinguer les sens spirituel et charnel des Ecritures, s’attacher à l’esprit et délaisser la lettre qui tue, que privilégient à tort les Juifs. 3 Au temps des moissons, les fourmis montent sur les épis et discernent à l’odeur s’il s’agit de blé ou d’orge; elles prennent le premier et laissent le second; l’orge, bon pour les bestiaux, est l’image des doctrines étrangères (version Y), ou les hérésies (version B). Le chapitre sur la fourmi dans les Dicta Chrysostomi présente la même argumentation par rapport aux trois propriétés de l’animal. Quant au Physiologus Theobaldi, tout en décrivant en résumé les
mêmes propriétés, il en adapte la leçon: la fourmi est un exemple de labeur, elle indique des qualités spirituelles dont les Juifs sont privés, elle encourage à engranger la Nouvelle Loi, et non l’Ancienne, et à s’en nourrir de façon spirituelle et corporelle en vue de l’hiver de la mort.

Baudouin Van den Abeele

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